Le médecin, le chirurgien, et le psychothérapeute

Par Ralph STEHLY


Au XIe siècle, un chirurgien andalou effectuait des recherches sur la tuberculose des vertèbres -maladie connue sous le nom de mal de Pott- sept cent ans avant la découverte de Percival Pott! Un ophtalmologue réussissait en l'an mille à guérir une cataracte huit cent ans avant l'opération réussie de Blanchet!

La médecine islamique, profondément humaniste, prenait en considération tous les aspects de la vie et de la souffrance du patient, conformément à la vision islamique du monde.
Elle accordait une attention fort scrupuleuse aux symptômes du patient et à son cadre de vie, aux questions de climat, d'environnement, d'hygiène de vie (y compris l'hygiène sexuelle), de diététique et de régime alimentaire. Les plus hautes sommités médicales ne dédaignaient pas d'écrire des livres de cuisine.
La médecine arabo-islamique a été à la pointe du progrès de cette discipline durant de nombreux siècles. Le décalage chronologique entre les découvertes des médecins arabo-musulmans et les (re)découvertes occidentales est considérable. Il n'est pas rare qu'il atteigne cinq à huit siècles!
Le chirurgien andalou Aboul Qâsim (mort en 1013) poursuivit des recherches, sept cents ans avant Percival Pott (1714-1788), sur la tuberculose des vertèbres, connue actuellement sous le nom de mal de Pott.
L'ophtalmologue Aboul-Qasim Ammâr ben Ali al-Maousils réussissait à Baghdad, en l'an 1000, à guérir une cataracte par succion avec une aiguille creuse. L'opération ne sera réussie en Occident qu'en 1846 par Blanchet. Ibn an-Nafîs (1210-1288) découvrit la petite circulation du sang trois cents ans avant Michel Servet (1509-1553) et quatre cents ans avant William FIarvey (1578-1657).
L'anesthésie était utilisée dans les opérations chirurgicales. On se servait de la mandragore et du haschisch. On l'administrait en infusion ou en imbibant des éponges qu'on introduisait dans la bouche ou dans les narines du patient. Le sommeil était provoqué par imprégnation directe de la muqueuse à travers laquelle les alcaloïdes passaient directement dans le sang.
Les Arabes avaient aussi une connaissance empirique de l'effet antibiotique de certaines substances. Ils prélevaient des moisissures de pénicilline et d'aspergille sur les harnachements de leurs ânes et de leurs buffles et en faisaient une pommade qu'ils appliquaient sur la plaie infectée. Et pour soigner une laryngite rebelle, ils soufflaient dans la gorge du malade de la poussière verdâtre de pain moisi.
On doit aux Arabes la conception moderne de l'hôpital non seulement comme lieu de soins, mais aussi centre d'enseignement et de recherches cliniques. C'est Sinân ben Thâbît (Xe siècle) qui organisa le premier les hôpitaux en terre d'islam, ainsi que les professions médicales et paramédicales. Sinân imposa que les étudiants en médecine suivent un enseignement à la fois théorique et pratique, passent un examen final et prêtent le serment d'Hippocrate, avant d'exercer sous le contrôle de l'Etat.

SOURCE HISTORIA


Avicenne, célèbre médecin arabe.

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